AVC : attention aux troubles du sommeil

Mal dormir serait aussi néfaste pour la santé cardiaque que le tabagisme, une mauvaise alimentation ou la sédentarité. En effet, les troubles du sommeil multiplient par 2 les risques d'infarctus du myocarde et par 4 les risques d'AVC.

Le professeur Valery Gafarov et son équipe de chercheurs ont réalisé une enquête dans le cadre du programme de recherche Monica (Multinational Monitoring of trends and determinants in Cardiovascular disease)de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Pendant 14 ans, ils ont suivi 657 hommes âgés de 25 à 64 ans sans antécédents médicaux et ont évalué la qualité de leur sommeil pour mettre en relation les troubles du sommeil et le risque à long terme de crise cardiaque ou d'AVC.

Les résultats de l'étude ont montré que 63% des hommes qui ont subi un AVC souffraient de troubles du sommeil. Les chercheurs ont aussi observé que les hommes souffrant d'un trouble du sommeil présentent un risque d'infarctus du myocarde multiplié par 2 à 2,6 et un risque d'AVC multiplié par 1,5 à 4, par rapport aux participants sans problèmes de sommeil.

Réduire les risques d'AVC

Première cause de handicap physique et deuxième cause de démence après la maladie d'Alzheimer, l'accident vasculaire cérébral touche en moyenne 130 000 personnes par an en France, faisant 33000 décès.

Plus de 77 000 victimes subissent des séquelles jusqu'à la fin de leur vie (aphasie, problèmes de mémoire...). Pourtant, ces chiffres pourraient être réduits car, les médecins pensent que 80% des accidents vasculaires cérébraux ou des récidives pourraient sans doute être évités, en ayant une meilleure hygiène de vie (arrêter de fumer, limiter l'alcool, manger équilibré et faire au moins 30 minutes d'activité physique chaque jour), et mieux dormir.

«Le sommeil n'est pas une question triviale. Un sommeil de mauvaise qualité devrait être considéré comme un facteur de risque modifiable de maladie cardiovasculaire comme le tabac, le manque d'exercice et une mauvaise alimentation » explique le professeur Valery Gafarov. «Pour la plupart des gens, il est nécessaire de dormir au moins 7 à 8 heures par nuit. Les gens qui ne dorment pas bien devraient en parler à leur médecin. Nos recherches précédentes ont montré que les troubles du sommeil sont très étroitement liés à la dépression et l'anxiété. Parler avec un psychologue peut aussi aider.»

 

Source : topsante.com