La sodomie peut-elle être un acte d'amour?

Un acte d’amour est un acte effectué pour le bien de l’autre. Si une femme, ou un homme, trouve un grand profit à être sodomisé, alors, peut-être, peut- on la ou le sodomiser par amour ?

Mais est-il si fréquent qu’un sujet trouve profit à être sodomisé ? On accepte rarement la sodomie par plaisir personnel mais parce que l’on pense faire plaisir à l’autre. C’est au sodomiseur de se poser la question de savoir si l’autre éprouve le même plaisir que lui.

Comment quelqu’un peut-il accepter d’être sodomisé ? Même s’il s’agit d’un acte possible, la question se pose vraiment.

En effet, l’anus n’est pas construit pour recevoir un pénis en érection. Il est fait pour l’évacuation de dedans en dehors du contenu rectal grâce à la paroi musculaire du rectum qui se contracte et le sphincter qui se dilate, ceci dans une parfaite synchronisation réflexe. Au contraire, la pénétration de dehors en dedans s’accompagne d’une contraction réflexe de l’anus. Ce n’est qu’après une pratique prolongée que ce réflexe de contraction ne se produit plus, conduisant à un relâchement permanent du sphincter avec des fuites anales et plus tard une descente (prolapsus) de la paroi rectale à travers l’anus relâché. Ces complications nécessitent des corrections chirurgicales difficiles.

Tant que se produit la contraction réflexe de l’anus lors de la pénétration, celle-ci est difficile, nécessite une lubrification par de la vaseline et une progression précautionneuse. Et elle reste souvent douloureuse.

Ce n’est pas la satisfaction, ou éventuellement le plaisir, ressentis lors du passage des selles qui font pour autant de l’anus un organe sexuel. Cette satisfaction témoigne simplement que cette fonction d’évacuation est bénéfique à l’organisme. Comme toute fonction corporelle bien exercée (celle de manger par exemple) cela provoque une sensation de plaisir par activation des circuits cérébraux dits de “la récompense” mais cela n’en fait pas pour autant une fonction sexuelle...

Florence Bayala