Peut-on dire non à son patron ?

La plupart des salariés pensent qu’il est possible de dire « non » à son patron, et plus de la moitié ont déjà exprimé un refus à leur employeur. Toutefois, beaucoup craignent que cette opposition ait une incidence néfaste sur leur carrière. Pourtant, la loi protège le salarié dans de nombreux cas de figure.

Pour 83% des salariés, il est possible de dire non à son patron selon ressort une enquête d’Opinion Way pour les Editions Tissot publiée en 2010. 63% des salariés auraient même déjà avoir exprimé leur désaccord à leur employeur.

Selon l’étude, au top 3 des refus, les salariés se sentent le plus en mesure d’opposer un refus à leur patron si celui-ci leur demandait de commettre un acte illégal (75%) et si celui-ci leur faisaient des avances sexuelles (74%). 64% refuseraient une mutation. Cependant, la plupart des salariés craignent la réaction de leur employeur pour la suite de leur carrière dans l’entreprise : beaucoup ont peur que cela nuise à leur carrière, que le patron le rendent la vie impossible au travail ou même de se faire licencier. Cependant, dans beaucoup de cas d’opposition, la loi protège les salariés.

Que dit la loi ?

Les salariés ont la possibilité dire « non » à leur patron et, dans certains cas, ils ont même l’obligation de lui dire non :

- si l’employeur leur demande de transgresser la loi : comme établir de fausses déclarations ou de fausses factures, ne pas déclarer les employés (travail au noir). Violer la loi engage la responsabilité civile et pénale de l’employé autant que celle de son employeur.

- si l’employeur leur fait des avances d’ordre sexuel : lorsque le salarié repousse toute forme de harcèlement de la part de son patron, il ne peut être licencié ni faire l'objet d'une mesure discriminatoire (Code du travail, art. L. 1132-1).

- si l’employeur exige du salarié que celui-ci annule ses vacances pour une mission : à moins d’un mois avant le départ en congés, les dates des congés payés ne peuvent être modifiées qu'en cas de circonstances exceptionnelles (commandes imprévues de nature à sauver l’entreprise ou des emplois, décès d’un salarié – cf art. L. 3141-16 du Code du travail).

- si l’employeur demande au salarié d’effectuer des heures supplémentaires en dehors du cadre réglementaire : non-respect d’un délai de prévenance suffisant, heures supplémentaires et droit à repos non payés par le passé, modification des fonctions, dépassement des durées maximales journalières et hebdomadaires de travail

Comment dire non à son patron ?

Dépassez votre peur : dire non est votre droit ! Que craignez-vous finalement ? Au mieux, votre patron comprendra votre refus s’il est clairement et précisément motivé. Dans certains cas, la loi est de votre côté et il le comprendra rapidement. Vous « casserez peut-être l’ambiance » quelques jours mais cela passera…

Argumentez : exposez votre point de vie et vos sentiments par rapport à la demande émise tout en respectant les valeurs de l’entreprise et de votre manager au maximum.

Restez calme : vous énerver et vous braquer ne résoudront rien, bien au contraire. Votre refus pourrait alors passer pour un caprice alors qu’une bonne raison le motive. Soyez diplomate!

Affirmez-vous avec fermeté : vous êtes hiérarchiquement sous les ordres de votre patron mais humainement, vous disposez de tous vos droits.

 

Source : regionsjob.com