Travail et bonheur : deux indissociables

Le travail, c’est beaucoup plus qu’un salaire que l’on gagne : c’est d’abord un milieu où l’on vit. À partir de cette seule affirmation, tout déboule.

On parle bien plus du bonheur au travail que l’on agit pour l’améliorer. Comme si ces deux notions ne pouvaient coexister. La première est vaseuse et encore associée au domaine de l’ésotérisme, alors que la seconde est sérieuse, cartésienne et rationnelle. Pourtant, tout le monde est prêt à dire que des personnes heureuses au travail seront plus productives et, conséquemment, que l’entreprise le sera également.
 
Que disent les chiffres?

Des dirigeants de grandes entreprises affirment qu’ils veulent le bonheur de leurs employés, mais rechignent à l’évaluer, à leur demander s’ils sont heureux. Ils devraient savoir qu’il existe un écart de 29 points entre l’indice de bonheur (IRB) des personnes qui affirment être pleinement satisfaites de leur travail (85,1) et celles qui le sont peu ou pas (56,1). C’est énorme, et les conséquences sur la performance des organisations le sont tout autant.
 

Sous-estimé, le bonheur au travail?

Si le travail est souvent une fabuleuse source de bonheur (c’est le cas d’une personne sur deux), en revanche, il peut aussi en être une de profond malheur. Trois personnes sur quatre affirment qu’il leur serait impossible d’être pleinement heureuses sans avoir un travail satisfaisant.
 
Lorsque je vois de telles données, je ne peux m’empêcher de penser au choix de carrière que les plus jeunes doivent faire et que de nombreux adultes doivent souvent refaire. Je pense également aux possibilités que chacun doit se donner pour avoir des choix, pour faire un travail qui corresponde à ses aspirations, à ses gouts. Je ne peux m’empêcher de penser aux jeunes que l’on pousse parfois trop vite vers des emplois qui correspondent davantage aux aspirations de leurs parents, de leur entourage ou de la société marchande, plutôt qu’aux leurs. Et je ne peux accepter que l’on banalise le travail sous prétexte qu’il faut bien travailler et « gagner sa croute ». Les conséquences de cette banalisation sont terribles et presque permanentes. Comme une cicatrice.
 
Un déterminant de notre bonheur global

N’oublions pas : nous passerons environ 40 ans à travailler. Si l’on convertit, c’est plus de 75 000 heures que nous consacrerons au travail. C’est long, très long si ces heures s’avèrent forcées. Un calvaire en fait, un poids qui pèse lourd sur notre niveau de bonheur....La suite de l’article sur Monemploi