Ergophobie : comment se caractérise cette peur du travail ?

Vous avez une boule au ventre le dimanche soir à la perspective de reprendre le boulot le lendemain ? Vous ressentez des vertiges, un malaise lorsque vous êtes sur votre lieu de travail ?

Si chez certains, les espaces confinés ou les araignées engendrent une peur irrationnelle, chez d’autres c’est le travail qui est l’objet d’une phobie. Son nom : l’ergophobie.

Le point avec Isabelle Pailleau, psychologue clinicienne du travail et co-autrice de l'ouvrage Je dis enfin stop à la pression !

Ergophobie : de quoi parle-t-on ?

L’ergophobie ou la peur du travail est une phobie peu connue du grand public et peu répandue. « Elle se caractérise par l’impossibilité pour les personnes qui en souffrent de se rendre au travail ou de chercher un emploi, explique Isabelle Pailleau. Souvent la phobie va se déclencher à la suite d’un événement difficile : un échec professionnel, une humiliation dans le cadre du travail, etc. Les personnes qui souffrent d’ergophobie ont beau savoir que leur peur n’est pas rationnelle, comme dans toutes phobies, elles sont incapables d’y faire face. »

Ergophobie : définition

Le terme ergophobie vient du grec ancien « érgon », le travail, et de « phobos », la peur. L’ergophobie se caractérise par une crainte exagérée et irrationnelle du travail.

Comment se manifeste l'ergophobie ? Quels sont ses symptômes ?

Les symptômes sont nombreux et varient en fonction des personnes.

L’ergophobie peut ainsi se traduire par :

- Une boule au ventre le dimanche soir à la perspective de reprendre le travail le lendemain ;

- une sensation de malaise, des vertiges sur le lieu de travail ;

- des maux de ventre ou des maux de dos ;

- des troubles du sommeil, une forte anxiété ;

- des sueurs froides ou au contraire des bouffées de chaleur ;
l’augmentation de la fréquence cardiaque ;

- des crises d’angoisse ou des attaques de panique.
Comment poser un diagnostic et qui consulter en cas d'ergophobie ?

L’ergophobie se manifestant par un éventail de symptômes assez large, il est parfois difficile de poser un diagnostic.

« La première difficulté pour un médecin va être d’identifier que le problème vient du travail, confirme Isabelle Pailleau. Souvent, c’est la temporalité des signes qui va faire sens. Par exemple, lorsqu’un patient a une boule au ventre le dimanche soir à la perspective de reprendre le travail ou qu’il présente divers maux sur son lieu de travail : augmentation de la fréquence cardiaque, transpiration excessive, nausées, sensation de malaise, etc. Il y a fort à parier qu’il y a un lien avec l’activité professionnelle. »

Si vous souffrez de ces symptômes, il est important d’en parler avec votre médecin traitant ou un médecin du travail. LIRE PLUS SUR SANTÉ