Tchad : beaucoup de femmes ne se tressent plus à la mode africaine

Dans les salons de coiffure de N’Djamena, les modèles de tresse présentés comme  échantillons ne sont que des modèles avec les mèches et greffes. Pourquoi ce changement?

Dans les salons de coiffure et les rues de N’Djamena, les tresses à l’africaine ont disparu. Les femmes et jeunes filles qui autrefois adoraient ces tresses, ont apparemment changé de tendance. Elles se penchent désormais pour les cheveux artificiels souvent teints en plusieurs couleurs. Les greffes et les mèches ont eu raison des anciennes manières de se tresser. Une question de mode ?

«A mon humble avis, la question ne se résume pas sur le fait qu’on ne veut pas se tresser naturellement. C’est une question de la mode et de l’évolution. C’est comme ça que les gens considèrent la situation. Du coup tout le monde s’est mis dedans», justifie Maimouna Moussa une jeune femme de 25 ans.

«Je me trouve plus belle quand je me fais tresser avec des greffes brésiliennes et autres», lance Edith Modé. Pour elle, il est difficile d’avoir naturellement des cheveux longs et abondants. Pour voiler ce manque, dit-elle, il faut ajouter des greffes ou des mèches pour se faire belle et être au même pied d’égalité que les autres et en phase avec la mode.
Nous avons fait un tour au salon de coiffure la Beauté Tchadienne. «Sur dix clientes que je trouve par jour, parfois une personne seulement qui se fait tresser avec ses cheveux naturels», informe Hadjé Djimalngar, propriétaire du salon. Selon elle, seules des fillettes de moins de 10 ans s’intéressent aux tresses naturelles.

Au nom du mixage culturel, les filles tchadiennes s’éloignent de beaucoup de choses qui caractérisent leur culture. Selon certains observateurs, la télévision, l’internet ne sont pas seulement un moyen d’ouverture d’esprit. Ils influencent aussi les habitudes culturelles d’un pays.