Un sexagénaire viole une mineure de 14 ans et se fait arrêter grâce à une vidéo Tik Tok

Grâce à une vidéo postée sur le réseau social Tik Tok, un prédateur sexuel de 61 ans a pu être interpellé mercredi dernier au Chili. Cet homme était le compagnon de la grand-mère de la victime - une adolescente de 14 ans.

Les réseaux sociaux n’ont pas toujours que du bon, mais cette fois-ci, ils ont permis de révéler une situation familiale très malsaine et d’arrêter un pédophile… Une vidéo postée sur Tik Tok mi-juillet, sur laquelle on peut apercevoir un sexagénaire agresser une adolescente de 14 ans, a permis à la police chilienne d’interpeller le coupable la semaine dernière et de mettre fin à des violences qui, semble-t-il, se répétaient depuis longtemps.

Une agression sexuelle révélée par une vidéo de danse

Au premier plan de cette vidéo, postée mi-juillet sur le célèbre réseau social chinois, nous pouvons observer la sœur de la victime danser au centre de la pièce. Mais à l’arrière-plan, la scène est toute autre. Un mouvement de caméra permet d’apercevoir le suspect allongé sur un lit, à côté de la jeune fille. Quelques secondes plus tard, il passe à l’acte et l’agresse sexuellement.
Choqués, des internautes relayent ces images qui, très vite, deviennent virales. “Cette vidéo apparaît sur les réseaux sociaux immédiatement après son enregistrement. C’est un contexte familial”, a expliqué à la presse Francesco Ceballos, membre de la police judiciaire. La sœur de la victime enregistre la vidéo et la télécharge sur [Internet]”.

Un abus sexuel chronique, répété au fil du temps

En effet, l’agresseur n’est autre que le conjoint de la grand-mère maternelle de l’adolescente. Pire encore, ce n’était pas la première fois qu’il passait à l’acte. L’enquête a révélé “qu’il s’agit d’un abus sexuel chronique, répété au fil du temps et qui a une longue histoire”, a précisé le policier. “Un abus qui a été entretenu et bien sûr, normalisé au sein de la famille”.
Pour l’instant, “il n’y a qu’une seule victime qui fait l’objet d’une enquête”. Le père de cette dernière a porté plainte quelques jours après l’enregistrement de la vidéo et, ce jeudi 20 août, la police chilienne a annoncé l’arrestation du pédophile la veille au soir.

En France, les violences sexuelles ont augmenté de 12 % en 2019 - et elles étaient déjà en forte hausse l’année précédente (+ 19 %) - selon une analyse de la délinquance en France métropolitaine publiée en début d’année par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure.
Cette augmentation pourrait notamment s’expliquer par “une évolution du comportement de dépôts de plainte des victimes”, et “s’inscrit dans un contexte d’amélioration de leurs conditions d’accueil”, selon le SSMSI. Pour autant, il ne faut pas oublier que seulement 10 % des victimes de viol portent plainte, et que l’accueil dans les commissariats a encore des progrès à faire, comme nous le détaillons à la page suivante.

Agressions sexuelles : 84 % des victimes, mal accueillies au commissariat

Si le nombre de plaintes pour agressions sexuelles est à la hausse, notamment grâce au mouvement #MeToo, qui a permis de libérer la parole des victimes, seulement une minorité d’entre elles ose encore pousser la porte d’un commissariat. À la honte liée à l’agression s’ajoute souvent la crainte d’être mal reçue par les forces de l’ordre.
Une crainte qui s’avère, malheureusement, assez souvent justifiée. En 2018, le Groupe F, un collectif féministe contre les violences sexistes et sexuelles, et le tumblr “Paye ta police” ont lancé un appel à témoin sous le hashtag #PayeTaPlainte. Ils ont ainsi recueilli plus de 500 témoignages édifiants.

60 % des victimes, découragées de porter plainte

84 % d’entre eux évoquaient un mauvais accueil “et, dans 60 % des cas, les victimes se voyaient opposer un refus, ou étaient découragées de porter plainte”, explique Caroline De Haas, créatrice du projet, à nos confrères du Parisien. “ En toute illégalité, sachant que les policiers et les gendarmes ont l'obligation de prendre une plainte”, précise-t-elle.
Dans 52,9 % des cas, les gendarmes ou policiers ont remis en question l’importance des faits, et une culpabilisation de la victime a été enregistrée dans 41,6 % des témoignages. Pire encore, les forces de l’ordre ont affiché leur solidarité avec l’agresseur dans 21,2 % des cas, et ont parfois maltraité la victime (19,8 %) ou tenu des propos moqueurs et sexistes (17,9 %).

Les forces de l’ordre poursuivent leurs efforts pour mieux accueillir les victimes

De son côté, la police nationale reconnaît que la prise en charge des victimes d’agressions sexuelles doit être améliorée, et affirme qu’elle a renforcé ses efforts en matière de formation du personnel. Une disparité subsiste néanmoins entre les différents commissariats.
Une plateforme de signalement en ligne des violences sexuelles et sexistes a également été déployée par le gouvernement en novembre 2017. Les gendarmes qui l’animent ont été formés à l’écoute des victimes d’abus sexuels, et sont là pour établir un premier contact, avant un dépôt de plainte physique au commissariat.