Les fausses couches : comprendre, accompagner, déstigmatiser

La fausse couche, aussi appelée avortement spontané, désigne l’interruption naturelle d’une grossesse avant 22 semaines d’aménorrhée. C’est une réalité douloureuse que vivent de nombreuses femmes, souvent dans le silence, la culpabilité ou l’incompréhension. Pourtant, il s’agit d’un phénomène fréquent : on estime qu’environ 1 grossesse sur 5 se termine par une fausse couche, parfois avant même que la femme ne sache qu’elle est enceinte.
Les causes d’une fausse couche sont variées. La plupart du temps, elle résulte d’une anomalie chromosomique de l’embryon, c’est-à-dire un problème génétique survenu au moment de la fécondation. Dans d’autres cas, des facteurs peuvent intervenir : troubles hormonaux, diabète non contrôlé, infections, malformations utérines, insuffisance du col de l’utérus, stress important ou encore certaines maladies auto-immunes. L’âge maternel joue également un rôle : le risque augmente après 35 ans et devient plus marqué après 40 ans.
Il existe différents types de fausses couches : certaines passent inaperçues (fausses couches précoces), d’autres s’accompagnent de douleurs, de saignements ou de contractions. Dans certains cas, l’expulsion n’est pas complète et un traitement médical ou chirurgical est nécessaire. Dans tous les cas, un suivi médical est indispensable pour vérifier la santé de la femme et éviter les complications.
Mais au-delà de l’aspect médical, une fausse couche est aussi une épreuve émotionnelle. Beaucoup de femmes ressentent de la tristesse, de la colère, de la culpabilité ou de l’injustice. Il n’est pas rare de vivre un véritable deuil, même si la grossesse était très récente. Le compagnon, la famille et les proches doivent être à l’écoute, sans minimiser la douleur ressentie. Parler à un professionnel de santé ou à un psychologue peut également aider à traverser cette période difficile.
Il est important de rappeler qu’une fausse couche n’est pas la faute de la mère. Dans la grande majorité des cas, rien n’aurait pu être fait pour l’éviter. Elle ne remet pas en cause la capacité d’avoir une grossesse ultérieure. De nombreuses femmes ayant vécu une ou même plusieurs fausses couches réussissent à mener à terme une grossesse par la suite.
Rompre le tabou autour des fausses couches est essentiel. En parler, c’est libérer la parole des femmes, sensibiliser l’entourage, améliorer la prise en charge médicale et psychologique, et surtout, redonner de la dignité à ce vécu souvent caché. Parce qu’une fausse couche, ce n’est pas juste un « incident », c’est une perte, un bouleversement, un moment qui mérite écoute, respect et soutien.
Traoré Sara
Articles similaires
A Voir aussi
Recette
Agenda
Aucun évènement
Newsletter
Abonnez vous à la newsletter pour recevoir nos articles en exclusivité. C'est gratuit!
Commentaires