Quand la grossesse fait fuir la sexualité...

Le désir sexuel est une sensation qui fluctue, et pas seulement pendant la grossesse. Pour certains couples, l’annonce de la venue d’un enfant signe la suspension totale de toute intimité physique. Les raisons de cette suspension du désir sont variables.

Pour la femme, il arrive que la grossesse devienne une préoccupation constante qui concentre toute l’énergie psychique, aux dépens du désir. La nouvelle identité de future maman occulte celle d’amante et l’idée même de grossesse se heurte à celle de sexualité.

Pour l’homme, il arrive que la grossesse, avant même la modification du corps, provoque une désexualisation du corps de la partenaire. Couplée à une éventuelle crainte de la paternité, cette désexualisation peut faire chuter la libido jusqu’à l’accouchement, voire après.

Pour éviter que la grossesse marque la fin de la vie sexuelle du couple, les sexologues recommandent de maintenir une forme d’intimité physique tout au long de la grossesse, même sous une forme adaptée au désir de chacun. Mais il est préférable que chaque partenaire demeure une source de plaisir pour l’autre, afin que persiste la complicité intime. De plus, maintenir une vie sexuelle ou sensuelle pendant la grossesse permet, en quelque sorte, d’intégrer l’enfant à venir dans le couple, y compris dans sa dimension amoureuse. Ainsi, le triangle père-mère-enfant se forme avant même la naissance et réduit le risque de voir la maternité abolir la sexualité des parents.

 

Docteur Anselme Fulgence GOUNONGBE