La journée de l’Afrique célèbre la femme comme moteur du décollage économique et du développement durable du continent

Les femmes, comme moteur du décollage économique et du développement durable, ont été à l’honneur à l’occasion d’une cérémonie de célébration de la journée mondiale de l’Afrique, jeudi à Rabat, sous le thème « La femme africaine, vecteur de l’émergence du continent ».

Au cours de cette manifestation, organisée par la Fondation diplomatique, les intervenants ont mis l’accent sur l’importance du renforcement de la coopération entre les pays du continent en vue de promouvoir le rôle de la femme comme vecteur du développement durable et équitable, notant que la réalisation de l’égalité homme-femme permettra à cette dernière de contribuer pleinement au décollage économique du continent.

S’exprimant à cette occasion, Mme Fatna Lkhiyel, Secrétaire d’État chargée de l’Habitat, a estimé qu’en dépit du fait que les femmes constituent près de 70% de la force agricole en Afrique et produisent environ 90% des denrées alimentaires, elles restent loin derrière en termes de propriété des terres agricoles et d’accès aux revenus provenant de la terre, ce qui constitue l’une des principales inégalités sociales et économiques.

Passant en revue les réformes législatives, sociales et politiques opérées au Maroc durant la dernière décennie en matière de promotion de la situation des femmes, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, Mme Lkhiyel s’est attardée sur les efforts du département chargé de l’Habitat en matière de stratégies nationale de l’égalité et l’équité entre les sexes, qui ont été axés sur la prise en compte de la dimension genre dans la conception et la mise en œuvre des programmes d’accès à l’habitat et les programmes de désenclavement, ce qui a permis des changements positifs, notamment dans le cadre de vie des ménages.

De son côté, la Secrétaire d’État chargée du développement durable, Nezha El Ouafi, a relevé que le Maroc, convaincu du rôle de la femme, a procédé à l’intégration de l’approche genre dans tous les programmes sectoriels, y compris celui du développement durable, rappelant que ce département a lancé, avec l’appui de l’ONU-Femme, un chantier de généralisation de l’approche genre à tous les projets relatifs à la protection de l’environnement, en vue de résorber les disparités en matière d’accès, de gestion et de protection des ressources naturelles, de renforcer l’autonomie économique des femmes et de consolider leurs capacités d’adaptation aux changements climatiques.

Mme El Ouafi a relevé que le Maroc s’est engagé depuis longtemps en faveur du développement durable, à travers les multiples initiatives lancées par SM le Roi Mohammed VI en 2009 et 2010 qui « se sont concrétisées par l’élaboration de la Charte nationale de l’environnement et du développement durable en 2010, la promulgation de la loi cadre en février 2014 et l’adoption de la stratégie nationale de développement durable ».

Mme Amina Benkhadra, directrice générale de l’Office national des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) a, quant à elle, estimé que le décollage de l’Afrique est tributaire de l’adoption de politiques de développement garantissant l’accès aux ressources énergétiques et hydrique, la sécurité alimentaire, le développement industriel et la lutte contre les changements climatiques, ainsi que le renforcement du rôle de la femme.

Mme Benkhadra a souligné la prise de conscience grandissante quant à l’importance de renforcer les capacités des femmes pour promouvoir leur participation dans la prise de décision, d’où la nécessité de favoriser leur accès à l’éducation et à l’information notamment dans les domaines des sciences, des technologies et de l’économie.

De son côté, Mme Yacine Fal, responsable pays au Bureau régional de développement et de prestation de services pour l’Afrique du Nord auprès de la Banque africaine de développement (BAD), a souligné que l’égalité joue un rôle déterminent dans la réalisation d’un progrès juste et équitable, notant que la BAD a entrepris plusieurs initiatives pour la promotion de l’autonomisation des femmes sur les niveaux économique et social.

L’action de la BAD repose sur plusieurs indices pour le suivi de la situation de la femme africaine, concernant notamment l’égalité des chances dans les domaines de l’éducation et la santé, a-t-elle souligné, mettant en relief les expériences les plus réussies en matière de consolidation de la présence des femmes et leur contribution à la vie politique, économique et sociale.

Pour sa part, le représentant de la FAO au Maroc, Michael George Hage a relevé que le thème retenue pour cette journée interpelle bien les décideurs au niveau de tous les pays à mettre l’accent sur les moyens d’accélérer la mise en œuvre effective des 17 objectifs de développement durable adoptés lors du sommet des Nations Unies en septembre 2015 et des autres engagements existants sur l’égalité des sexes, l’autonomisation et les droits des femmes.

Il a, ainsi, souligné que la promotion de l’égalité des sexes, l’autonomisation et les droits des femmes n’est pas seulement une question de justice, mais aussi un moyen d’accélérer la marche vers le développement durable, qui fait l’objet de l’agenda mondial adopté lors du sommet des nations Unies en septembre 2015, notant que la FAO s’est engagée depuis longtemps à combler le fossé entre les hommes et les femmes dans la production agricole et le développement rural et à promouvoir l’autonomisation des femmes comme éléments essentiels pour éliminer la faim et la pauvreté dans le monde.

Intervenant également à cette rencontre, Mme Hajbouha Zoubeir, vice-président de la Fondation Phosboucraa a mis en avant l’expérience de cette structure en matière de promotion du rôle des femmes dans le développement dans les Provinces du Sud, à travers des programmes touchant l’agriculture, l’élevage, l’action sociale et la promotion de l’entreprenariat. De son côté, le président de la Fédération royale marocaine de football, Faouzi Lakjaa a mis en exergue, dans une allocution lue en son nom, l’expérience marocaine dans le développement de la coopération sud-sud dans le domaine sportif.

A l’ouverture de cette rencontre, le président exécutif de la Fondation diplomatique a souligné que la célébration de la journée mondiale de l’Afrique au Maroc revêt un caractère particulier avec le retour du Maroc au sein de l’Union Africaine, soulignant que la dimension historique et le destin commun sont à la base de la stratégie d’ouverture et de développement des relations avec les pays africains, menée sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI.

Il a également appelé à prospecter les opportunités de coopération entre pays africains, pour promouvoir le développement et la reprise économique, ajoutant que l’Afrique, qui connait une véritable renaissance, est appelée à s’unifier, à lutter contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion et à gagner le pari du développement et de la justice sociale.

De son côté, l’ambassadeur de Centrafrique à Rabat, doyen du corps diplomatique et doyen du groupe des ambassadeurs africains, Ismaila Nimaga, a salué le retour du Maroc au sein de sa famille institutionnelle africaine, louant le courage politique, l’ouverture et la clairvoyance de SM le Roi Mohammed VI dans l’instauration d’une nouvelle dynamique de coopération sud-sud.

Il a émis le souhait de voir ce retour offrir une opportunité pour bâtir une Afrique capable d’assurer un avenir meilleur pour les jeunes et renforcer la place de la femme dans la société.

Cette manifestation, marquée par la présence d’ambassadeurs de plusieurs pays africains accrédités à Rabat, a connu l’organisation de plusieurs activités célébrant la diversité culturelle du continent, à travers des spectacles artistiques et des dégustations de plats de la cuisine africaines.

 

 

Source : faapa.info