Affaire Adja Divine : « Dénudé une femme en public est un sacrilège »

L’Association des femmes artistes musiciennes burkinabè (AFAMB) a organisé une marche silencieuse sur l’avenu de l’insurrection populaire à Ouagadougou ce samedi 27 mai 2017, pour dénoncer toute forme d’injustice et de barbarie au pays des hommes intègres.

Cela fait suite après l’agression de l’artiste chanteuse Adjaratou Diessongo dite Adja Divine, le mardi dernier. Femmes et hommes ont répondu massivement à l’appel au bout de laquelle, un message a été remis au ministre en charge de la femme.

Partis de l’hôtel Pace sur l’avenu de l’insurrection, les manifestants marchent jusqu’au lieu où s’est produit l’incident pour livrer un message à l’endroit des dirigeants du pays. Durant la marche, les manifestants ont scandé les slogans du genre « Non à l’incivisme, la violence et l’injustice au Burkina Faso ». L’AFAMB dit organisé cette marche pour que justice soit rendu à l’artiste Adjaratou Diessongo dite Adja Divine, victime d’agression et de barbarie il y’a de cela 5 jours à Ouagadougou.

Pour Amity Méria, artiste musicienne, porte -parole de l’AFAMB « L’incident survenu sur Adja Divine montre que ce peuple est à la dérive et que les agents chargés de la sécurité devront être renforcés pour plus de professionnalisme dans les différentes interventions de terrain afin de pouvoir faire face à cette problématique de l’incivisme violent. Notre soutien à la victime et notre refus de l’incivisme, l’impunité et de l’anarchie est pour nous comme une profession de foi »

Pour la représente du ministre en charge de la femme, le gouvernement s’est déjà engagée dans cette lutte contre les violences faites aux femmes. Une loi qui prévoit prévention réparation et prise en charge des victimes de ces violences existerait selon elle. Des dispositions juridiques auxquelles le Burkina Faso a souscrit pourrait bien être mise en œuvre pour pouvoir permettre de sécuriser et de pouvoir imposer le respect des droits humains, a-t-elle ajouté.

Cette marche a duré environ deux heures de temps. Femmes, hommes de tout genre se sont mobilisé pour dire non à la violence et à l’incivisme. Ils condamnent unanimement l’incivisme qui bat son plein depuis un moment au Burkina Faso.

Tous les artistes chanteurs et chanteuses burkinabè dénoncent cette barbarie faite sur Adja Divine.

Augusta Palenfo « on est là pour dire qu’il faut que ça s’arrête. Que chaque fois, ces des femmes qu’on bastonne, qu’on déshabille. On n’est pas contre la police ni qui que ce soit, on est simplement contre le fait qu’on se fait justice soit même. Si le gouvernement ne prend pas garde, le pays-là va devenir autre chose »

« La femme est sacrée. L’a dénudé en public est un sacrilège », dixit Josèphe Salamberé dit Salambo.

Ces femmes souhaitent que désormais les violences, les lynchages publiques et toutes les violences que nous vivons depuis un certain temps, disent-elles, puisse s’arrêter définitivement.

Pour rappel, le 23 mai 2017, Adja Divine, accusée de vol de bébé, a été violemment agressée par une foule mécontente alors qu’elle avait été interpellée par la police. L’artiste a nié être une voleuse de bébé et a porté plainte contre la police et contre X. L’UNAPOL, le syndicat des policiers, a aussi porté plainte contre l’intéressée.

 

Source : sciences-campus.info