Santé : des journalistes formés sur les droits en santé sexuelle et reproductive chez les adolescentes et les jeunes

L’AGnDR (constitué d’organisations issues de la Coalition de la Société Civile pour la Santé de la Reproduction et de la Planification Familiale ) a organisé, du 19 au 21 Septembre 2019 à l’Hôtel Akparo à Dabou, avec l’appui de MdM (Médecins du Monde ) et de Pathfinder à travers le projet RESOnance, un atelier à l’endroit de 30 journalistes. Cet atelier avait pour principaux objectifs de procéder d’une part à la clarification des valeurs des journalistes sur les droits en santé sexuelle et reproductive des adolescentes et jeunes ; de faire connaître les conséquences de l’avortement clandestin et son impact sur la mortalité Maternelle ; de faire connaître le cadre légal national, régional et international sur les SSR (Santé Sexuelle Reproductrive) et tout particulièrement sur les accords de Maputo. Il s’agissait d’autre part de permettre aux journalistes d’échanger entre eux sur les pratiques et les techniques journalistiques qui peuvent permettre d’améliorer sensiblement et substantiellement la communication autour des enjeux de la SR ; de définir une feuille de route post atelier permettant la production et le suivi des articles de presse sur les SSR est définie.

Selon l’OMS, en effet, le taux de mortalité maternelle de la Côte d’Ivoire, qui est de 645 décès pour 100.000 naissances vivantes, hisse le pays au rang des taux de mortalité maternelle les plus élevés d’Afrique. L’enquête PMA 2020 (Performance Monitoring and Accountability 2020) réalisée en 2017 et dont les résultats ont été présentés au Cabinet du Ministère de la santé, révèle que le taux de prévalence contraceptive est estimé à environ 21 % et les besoins non-satisfaits en Planification Familiale sont évalués à 33%. La sexualité est précoce car plus de 75% des filles et 59.4% des garçons de 15 à 24 ans ont déjà eu des rapports sexuels (EDS 2012). Toujours selon PMA 2020, ‘’ On estime que 4 à 5% des femmes en âge de procréer ont eu un avortement potentiel dans les 12 mois précédant l’enquête, soit entre 210 000 et 288 000 avortements par an en Côte d’Ivoire. Pourtant la Côte d’Ivoire, dans ce domaine, a l’une des lois les plus restrictives sur l’avortement dans le monde. Ces chiffres illustrent le non accès des femmes à leurs droits et à certains services en santé de la reproduction. D'où l’importance de cette formation qui vient à point nommé pour remédier à ce mal en encadrant au mieux ces adolescents.

Précisons que le protocole de Maputo représente un enjeu de taille pour la grande communauté qui lutte pour que les femmes et les filles puissent accéder aux services de santé reproductive. La Côte d’Ivoire a ratifié en 2011 ce protocole de Maputo qui dit en son article 14: "protéger les droits reproductifs des femmes particulièrement en autorisant l’avortement médicalisé, en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus".

Cette Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, relatifs aux droits de la femme en Afrique, met à la charge des Etats parties, l’obligation de donner accès à l’avortement aux femmes et aux filles porteuses de grossesses suite à un viol, un inceste ou toute autre agression sexuelle, ou lorsque la santé de la femme est menacée. FLORENCE BAYALA