Les femmes sont-elles vraiment plus bavardes que les hommes ?

Une récente étude a prouvé que les femmes parlaient jusqu'à trois fois plus que les hommes dans une journée. Une protéine serait à l'origine de ce phénomène.

C’est bien connu, la plupart de femmes sont de véritables pipelettes ! Bien plus que leurs compagnons. Si certaines ont tendance à prendre cette affirmation comme une remarque machiste, elle devient de plus en plus difficile à nier. Plusieurs études ont déjà confirmé le phénomène dont une, récemment publiée, qui évoque le fait que les petites filles apprennent plus vite à parler que les petits garçons.

Autre donnée surprenante, les femmes parleraient en moyenne trois fois plus que les hommes, prononçant près de 20 000 mots par jour contre 7 000. Et selon de récents travaux, publiés dansThe Journal Of Neuroscience et menés par des chercheurs de l’école de médecine de l’Université du Maryland, tout cela pourrait s’explique de façon biologique.

FOXP2 : le gène du langage

C’est en 2001 que les scientifiques ont fait une découverte intéressante, celle du gène FOXP2, qui jouerait un rôle essentiel dans la production du langage, ceci par l’intermédiaire de la protéine qu’il produit. Or, les femmes présenteraient un taux bien plus élevé de ces gènes que les hommes. C’est en tout cas ce qu’ont observé J. Michael Bowers et ses collègues, qui ont étudié les concentrations de cette protéine sur des bébés rats.

Ces petits rongeurs, qui ont été séparés de leurs mères, se sont mis à pousser des cris inaudibles pour l’oreille humaine, mais que leurs appareils de mesure ont pu enregistrer. Ensuite, les chercheurs ont tenté de savoir si les femelles et les mâles émettaient un nombre de cris différents. Ils ont finalement constaté que les bébés mâles criaient deux fois plus que les femelles, et qu’ils présentaient des taux deux fois plus élevés de FOXP2 dans des régions cérébrales connues pour être impliquées dans la vocalisation.

Les filles possèdent 30 % de FOXP2 de plus que les garçons

Finalement, les chercheurs se sont penchés sur les humains. Pour cela, ils ont étudié les corps d’enfants décédés dans les dernières 24 heures. Les scientifiques ont découvert que les petites filles possédaient 30 % de protéines de FOXP2 en plus que les garçons. « Nous ne pouvons pas dire que c'est le raisonnement d'une importance primordiale - mais c'est l'une des premières pistes avec laquelle nous pouvons commencer à explorer pourquoi les femmes ont tendance à être plus verbales que les hommes », a commenté le principal auteur de l'étude Mike Bowers.

« L'étude est l'une des premières à rapporter une différence sexuelle dans l'expression de la protéine associée au langage chez les humains et les animaux. Ces résultats soulèvent la possibilité que les différences sexuelles dans le cerveau et le comportement sont plus répandues et se sont établies plus tôt que ce qu'on n'avait apprécié auparavant », a ajouté pour sa part Margaret McCarthy dans un communiqué relayé par la Society of Neuroscience.

Malgré ces études, les chercheurs peinent à convaincre alors que d’autres travaux ont conclu que la loquacité des femmes n’était qu’une légende. De plus, certains hommes sont autant, voire plus bavards que certaines demoiselles…

Florence Bayala