Mon mari a vendu tous nos biens, m'a abandonnée avec nos enfants  et a quitté le pays!

Je n’avais jamais quitté mon pays avant de me marier. Je suis venue en Côte d’Ivoire parce que j’ai été mariée à un homme de la même nationalité que moi ; je suis une femme guinéenne.

Mon mari a plusieurs propriétés dans le pays (Côte d’Ivoire) et moi j’y ai mis les pieds quelques temps avant la crise de 2010.

On s’est marié en 2005 en Guinée et 5 ans après je suis venue le rejoindre en Côte d’Ivoire. Il faisait des aller-retours pour voir la famille. Je ne sais ni lire ni écrire, depuis mon enfance j’ai aidé ma mère dans le commerce. Je suis légalement mariée avec mon époux et nous avons quatre enfants.

Quand je suis arrivée à Abidjan, j’avais 30 ans et deux enfants de quatre et six ans. Mon mari m’a ouvert un commerce qui marchait très bien avant la crise. Mais je ne vous apprends rien la vie est devenue difficile depuis la crise post-électorale. Dieu sachant faire les choses, la maison où on vivait appartenait à mon mari. Mes activités et celles de mon mari étaient en faillite on a vécu avec mes économies jusqu’à ce qu’il décide de repartir en Guinée en 2015 pour s’occuper de ses affaires là-bas.

Il m’envoyait de l’argent régulièrement pour la scolarité et les besoins des enfants et moi. On a passé deux ans et demi ans séparés à cause de la situation économique.

L’année passée il est revenu pour un temps, j’ai contracté ma quatrième grossesse et l’enfant est né en mars 2018. Quelques jours après la naissance de l’enfant il est reparti…

Deux mois après, des gens sonnent à la porte ; je viens ouvrir: c’est une dame et son mari. Ils sont venus me présenter le titre de propriété de la maison m’expliquant qu’ils ont acheté la maison.

Je suis tombée des nues, mon mari a tout vendu et est parti s’installer dans un autre pays avec une autre femme. Et c’est après le passage de couple que j’ai essayé de rentrer en contact avec mon mari mais sans succès. C’est alors que je suis informé par l’un de ses proches que j’ai joint au téléphone.

Aujourd’hui je suis devenue lavandière pour payer une maison en bois que je loue dans une banlieue d’Abidjan.

 

 

Photo d'illustration