Cosmétique : deux ingrédients à proscrire pendant la grossesse

Alors que les produits cosmétiques sont censés prendre soin de notre peau, c’est en réalité tout l’inverse pour encore, beaucoup trop de cosmétiques. Même constat pour les soins destinés aux femmes enceintes… Certains cosmétiques sont parfois composés d’ingrédients irritants.  Zoom sur deux ingrédients à proscrire pendant la grossesse : les huiles essentielles et l’alcool.

LES HUILES ESSENTIELLES

Quel risque ? Puis-je en utiliser pendant ma grossesse ?

Certaines femmes enceintes, en quête de soins naturels pour leur grossesse se tournent vers des solutions telles que les huiles essentielles. Substances pourtant naturellles, elles peuvent être potentiellement irritantes pour la femme enceinte et dangereuses pour la santé de son bébé. En effet, les huiles essentielles peuvent contenir jusqu’à 200 molécules chimiques différentes et ont une activité proche de celle d'un médicament. Elles vont pénétrer le peau et le système sanguin atteignant ainsi l’ensemble de l’organisme.

Durant les 3 premiers mois de grossesse, la période dite d’organogenèse, il est proscrit d’utiliser des huiles essentielles. Une raison simple : les huiles essentielles sont très concentrées et ultra-puissante. Les molécules des huiles essentielles étant très fines, celles-ci passent la barrière placentaire et peuvent toucher le fœtus en formation. Notamment dans les premiers mois où le système nerveux se développe. Le plus haut risque étant le déclenchement d’un avortement spontané.

Certaines huiles essentielles sont interdites pendant tout le long de la grossesse et pendant l’allaitement (cyprès, cèdre, palmarosa, niaouli, clou de girofle…).

Quant à d’autres, elles peuvent être utilisées avec précaution et avec avis médical à partir du 4ème mois de grossesse car elles ne renfermeraient pas de molécule toxique. Si vous faites le choix d’utiliser des huiles essentielles pendant votre grossesse, certaines règles sont ainsi à respecter.

L'ALCOOL

L’alcool dans les cosmétiques

Vous saviez que l’alcool est interdit à consommer par voie orale pendant la grossesse. Mais, vous êtes-vous demandée si une application topique d'un cosmétique contenant de l'alcool était bon pour vous et pour bébé ?

Conventionnel, naturel ou bio, les cosmétiques peuvent contenir de l’alcool dans leur composition. Alcohol, alcohol denat… sont les mots à rechercher dans la liste INCI de vos ingrédients. L’alcohol denat signifie que cet alcool a été dénaturé (alcool rendu impropre à la consommation). Alcohol est tout simplement un alcool non dénaturé ou signifie qu’il a été dénaturé via des huiles essentielles.

L’alcool est très présent dans les cosmétiques qui peuvent en contenir de 0 à 20% en moyenne. C’est dans les parfums où nous en retrouvons le plus à hauteur de 70 à 95%.

Les fonctions de l’alcool dans les cosmétiques ? il peut être utilisé pour différentes applications recherchées : Anti-moussant, antimicrobien, astringent (resserrer les pores de la peau), agent masquant, agent solvant, contrôle de la viscosité....

L’alcool est utilisé dans les produits bio avec des huiles essentielles principalement pour remplacer les conservateurs et pour certaines propriétés : astringents, solvants. Attention tout de même à ne pas confondre, certains termes comportant alcohol ne sont pas à bannir : Behenyl Alcohol, Cetyl alcohol, Stearyl alcohol, Cetearyl alcohol, Lauryl alcohol, Myristyl alcohol, Stearyl Alcohol. Ce sont des ingrédients de la famille chimique des alcool mais qui sont souvent des alcools gras qui peuvent avoir de bonnes propriétés sur votre peau.

Et sur la peau ?

Même si l’alcool à faible dose n’est pas dangereux, l’alcool dans les cosmétiques peut assécher et irriter votre peau : sensations de brûlures, picotements, rougeurs. Si les peaux mixtes à tendance grasse sont moins sujettes à ces réactions, les peaux déshydratées et/ou sensibles doivent éviter d’utiliser des cosmétiques contenant de l’alcool. L’alcool est aussi photosensibilisant et sa présence dans les cosmétiques peut, suite à une exposition au soleil, créer une réaction épidermique : irritation, rougeurs.

De nombreux experts en toxicologie veulent classifier l'alcool comme une substance CMR (Cancérinège, Mutagène, Reprotoxique). Prudence donc même s'il est vrai qu'une infime quantité sera déposée sur la peau après l'application d'un cosmétique ou d'un parfum.