La monogamie inscrite dans nos gènes ?

GÉNÉTIQUE - Selon une étude parue récemment dans Proceedings of the National Academy, la monogamie serait due aux variations dans l'expression de vingt-quatre gènes. Leur niveau d'activité serait similaire chez dix espèces de vertébrés étudiées.

Et si nous n'étions pas monogames par volonté, par tradition, mais par nature ? Une étude de biologistes américains, publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences le 7 janvier, démontre que pour transformer des espèces polygames en monogames, l'évolution a eu recours à la modification de l'activité de certains gènes dans le cerveau. 


Pour tirer cette conclusion, la scientifique Rebecca Young et ses collègues de l’Université du Texas à Austin ont étudié le profil génétique des mâles de dix espèces de vertébrés dont quatre mammifères, deux oiseaux, deux grenouilles et deux poissons, rapporte Radio Canada. La moitié d'entre elles étaient définies comme monogames, tendance apparentée par les chercheurs dans cet étude à : la présence d'un lien entre deux animaux pendant au moins une saison de reproduction (même si un accouplement occasionnel se produit), le partage de la tâche d'élevage de la progéniture et la défense des petits contre les prédateurs et autres dangers.

Vingt-quatre gènes en cause

En comparant l'ADN des petits cobayes masculins, les biologistes ont pu associer vingt-quatre gènes au fait qu’un mâle reste avec la même femelle. Ceux-ci possédaient chez chaque animal monogame la même variation d'activité. Mais selon Rebecca Young, citée par Radio Canada, des centaines d’autres gènes pourraient aussi avoir des effets moins importants.