A l'âge de 10 ans, la fille sénégalaise sait tenir son foyer

Mme Diop Seynebou Sarr est une femme battante parmi tant d’autres. Nous l’avons rencontré à Grand-Bassam lors de la journée internationale de la femme où elle tenait un stand de Tchiep. C’est avec beaucoup de reconnaissance, d’amour et de fierté qu’elle raconte ses activités et sa vie de femme.

Seynebou est depuis 8 ans la présidente de l’association des femmes sénégalaise de Grand-Bassam, la Teranga et 7 ans la présidente de la Cobajus, coopérative de fabrication de jus, de confiture de Grand-Bassam. Elle est aussi tenante d’un restaurant pour plats africains et commerçante. Lorsqu’on lui demande comment elle arrive à concilier son foyer et ses nombreuses activités, Mme Diop répond : « c’est une question d’organisation, de volonté et d’amour. Je fais tout pour honorer mes engagements vis à vis de mes activités et mon foyer. ». A la question de savoir si son mari ne se plaint pas de ses absences, elle nous dit qu’il a confiance en elle : « il me connait, il connait mes fréquentations, je l’informe de tout ce que je fais mais je quand je suis à la maison, je m’occupe de lui et de mes enfants comme il se doit et à leur tour ils m’apportent leur soutien. »

La Teranga est une association sénégalaise mais qui regroupe toute les couches sociales de femmes de la sous-région. Elle compte 50 femmes, comme toute association elles se soutiennent mutuellement et s’engage à promouvoir la femme. Selon la présidente, une femme doit se battre une place dans la société et non attendre que son mari s’occupe d’elle. Il est vrai qu’une fois mari et femme, c’est l’homme qui doit s’occuper de sa famille mais il est aussi vrai qu’une femme peu soutenir son mari dans les charges de la famille lorsque celui-ci n’arrive pas à le faire. C’est dans cette optique que les membres de la Teranga et la Cobajus, qui elle comprend 25 femmes, s'activent à respecter leur engagement vis à vis de la société.

C’est à l’âge de 10 ans qu’on apprend à une fille au Sénégal à tenir un foyer, c’est à dire faire la cuisine, comment tenir la maison, à être propre, « J’avais 14 ans quand je suis venue rejoindre mon mari ici et c’était en 1971. Une femme n’a pas besoin d’aller voir les marabouts et autres pour avoir l’estime, le respect et l’amour de son mari. Tout cela s’acquiert par la manière de prendre sa maison, ses enfants, son homme. Il faut être propre, accueillante. Je ne vais jamais au lit sans prendre une douche avant, même si auparavant je l’avais faire. Je ne dis pas qu'il n'a jamais eu de dispute entre mon mari et moi mais on arrive toujours à gérer nos problèmes. Les hommes sont nos papas mais aussi nos bébés qu' ils faut cajoler, chouchouter et ils ont besoins d'attentions. Toute femme a son arme de séduction. Dans un foyer, il faut changer, faire tout ce que ton mari aime, les ceintures de perles, le petit pagne, le thiouraye, les nuisettes et même les dessous sexy apportent beaucoup à l’esthétique et à l’expression de notre féminité. Il ne faut donc pas les négliger ».

Quand une fille doit se marier, il y a des femmes qui sont chargées de l'apprendre à tenir un foyer. Voici quelques secrets qu'elle dévoile. Utiliser des produits de beauté pour avoir une peau douce, partager le repas avec son mari, toujours prendre une douche avant d'aller au lit. Elle doit être accueillante, polie, gentille avec son homme et envers sa belle famille même s'ils sont parfois difficiles.

En dehors du comportement, voici quelques artifices indispensables pour la femme africaine, lorsqu'elle veut garder son homme.

Le petit pagne couramment appelé Béthio’’ ou ‘’ Pédéli’, c’est une étoffe tricotée à la main qui cache à peine les fesses et qui se termine, par le bas, par une sorte de filet. Il a pour rôle de dévoiler la nudité de la femme. Ce ''petit pagne'' fait souvent office de sous-vêtement, représentant le jupon que les femmes portent sous leurs pagnes ou leurs robes. Il est aussi porté au coucher où il joue souvent le rôle de nuisette.

Le Thiouraye ou encore le woussounan, des senteurs de fleurs exotiques qui ont pour rôle de chasser les mauvaises odeurs et les mauvais esprits de la maison. Mais aussi et surtout de conditionner l'environnement qui servira aux ébats amoureux.

Les perles aux reins ou '' Baya'', armes de séduction par excellence, les perles aux reins ou '' baya'' sont le premier symbole de ces filtres d'amour auxquels très peu d’hommes résistent. Constitué d’un ensemble de perles alignées sur le long d’un fil, le ''Baya'' est porté à la taille. Ces perles sont de différentes tailles et couleurs, réalisées dans diverses matières. Aujourd'hui, avec l'évolution des choses, l'on retrouve sur le marché, des ''Baya'' en chaînes (or, argent, etc...). Les ''Baya'' se positionnent comme l'un des éléments de mise en valeur de la féminité et de la sensualité. Il demeure donc un atout de séduction.

Mam Dieng