Nathalie Kouassi Akon (IFC) : ``Les infrastructures numériques exigent des montages financiers mutualisés et une clarté réglementaire ``
Alors que les États d’Afrique de l’Ouest et du Centre cherchent à accélérer leur transition numérique, la question du financement des infrastructures demeure centrale. Data centers régionaux, réseaux de fibre interconnectés, plateformes de services publics : les besoins se comptent désormais en milliards de dollars par an et nécessitent des montages financiers de plus en plus complexes. Nathalie Kouassi Akon, directrice régionale Golfe de Guinée de la Société financière internationale (SFI), observe pourtant un intérêt croissant du secteur privé, à condition que les projets soient suffisamment structurés et que les cadres réglementaires gagnent en cohérence. Dans un entretien accordé à Agence Ecofin lors du Sommet régional sur la transformation numérique, tenu à Cotonou les 17 et 18 novembre 2025, elle revient sur les conditions d’un investissement durable, les limites de l’écosystème numérique africain et les perspectives d’un marché régional enfin intégré.
Les besoins en infrastructures numériques en Afrique de l’Ouest et du Centre se chiffrent en milliards de dollars chaque année. Comment la SFI évalue-t-elle aujourd’hui l’appétit des investisseurs privés pour la région ?
La SFI estime à environ 6 milliards de dollars par an les besoins d’investissement dans les infrastructures numériques en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Il s’agit d’une zone en forte croissance, portée par des opérateurs matures, une demande soutenue, une hausse continue du trafic Internet et des modèles économiques désormais éprouvés.
L’appétit des investisseurs privés reste réel. Ils privilégient toutefois des projets bien structurés et, de plus en plus, des infrastructures mutualisées : partage d’actifs entre plusieurs acteurs, mais aussi des montages financiers qui combinent capitaux privés, fonds publics et financements internationaux. Cette logique de mutualisation réduit les risques et améliore la viabilité des projets à long terme.
Quels sont les principaux défis rencontrés par l’IFC pour réunir bailleurs et investisseurs autour de ces projets d’infrastructures numériques ?
La SFI travaille prioritairement avec les investisseurs privés, et l’économie numérique reste un secteur attractif. Les volumes d’investissements en Afrique le prouvent. Mais pour mobiliser durablement le privé, plusieurs préalables sont indispensables.
Le premier est le cadre réglementaire. Les investisseurs recherchent des règles claires, stables et prévisibles. Dans la région, des efforts importants restent à mener pour permettre à des opérateurs actifs sur plusieurs marchés de fournir leurs services sans barrières inutiles. Cela comprend davantage d’harmonisation fiscale et une cohérence réglementaire entre pays.
Deuxième enjeu : la qualité et la disponibilité des infrastructures. Il ne suffit pas d’investir dans des data centers ; il faut aussi garantir la connectivité, la stabilité du réseau et l’accessibilité des services. Ces éléments conditionnent la rentabilité des investissements.
Enfin, il est essentiel de développer des infrastructures partagées, qui permettent de réduire les coûts et d’accélérer le déploiement dans une logique de co-investissement....Lire la suite de l'article sur Agence Ecofin
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