Libéria : Saran Kaba Jones, militante de l’accès à l’eau

Saran Kaba Jones est une philanthrope et entrepreneure sociale libérienne. Elle milite pour un meilleur accès à l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène dans les zones rurales au Libéria à travers son organisation FACE Africa.

Après avoir quitté le Libéria en 1989, au cours de la guerre civile qui frappe de plein fouet le pays, Saran Kaba Jones et sa famille s’installent tour à tour en Côte d’Ivoire, puis en Egypte, en France et un peu plus tard, à Chypre… En 1999, elle débarque aux Etats-Unis où elle poursuit des études en relations internationales au Lesley College, puis à Harvard. Un parcours qui la mène quelques années plus tard, à travailler en tant que manager de projet d’investissement pour le Conseil de développement économique du gouvernement de Singapour.

Soucieuse de contribuer au développement de son pays d’origine, elle fonde début 2008, FACE Africa, avec pour objectif d’offrir des opportunités éducatives aux enfants et jeunes adultes au Libéria et d’autres pays déchirés par la guerre. La même année, elle décide de retourner au Libéria, près de vingt ans plus tard. En visitant des hôpitaux, des cliniques, des orphelinats…du pays, elle se rend compte que le Libéria post-conflit est confronté à de nombreux défis : une extrême pauvreté, le manque d’électricité, d’eau courante, un système éducatif défaillant… Elle décide de réorienter FACE Africa et de consacrer l’organisation plutôt au défi qui lui parait le plus urgent, à savoir l’eau et l’assainissement.
Mettre fin au calvaire de l’eau

De retour du Libéria, son objectif est de mettre fin au calvaire des millions de Libériens qui n’ont pas accès à l’eau potable et doivent parcourir quotidiennement des centaines de kilomètres pour chercher cette denrée rare, qui est bien souvent contaminée et entraine d’énormes problèmes de santé. En 2009, grâce à une subvention, FACE Africa, réalise son premier projet d’eau potable au Libéria, en installant un système de purification capable de produire jusqu’à 20 000 litres d’eau potable par jour. En 2010, elle quitte son poste de manager de projet d’investissement pour se consacrer exclusivement à son organisation. Lors de la crise d’ebola qui frappe le pays, de 2014 à 2015, l’organisation se mobilise dans le district de Rivercess où seulement 9 écoles sur 26 ont accès l’eau potable, ce qui impacte la santé des élèves. L’organisation construit d’autres points d’eau, pour atteindre près de 2300 enfants privés d’eau potable dans la région. A ce jour, FACE Africa aurait initié 50 projets d’eau dans près de 35 communautés. Elle aurait installé près de 300 pompes d’eau mécanique, touchant plus de 25 000 personnes.
A travers son organisation, Saran Kaba Jones a été classée en 2013, parmi les 25 femmes influentes en Afrique par The Guardian. Plus tôt, en 2011, elle a été également sélectionnée par le magazine Forbes pour figurer parmi les 20 jeunes femmes les plus influentes en Afrique.