Résilientes de Joana Choumali

En mécanique, la résilience désigne une propriété physique d’un matériau de retrouver sa forme après avoir été comprimé ou déformé, élasticité.

En psychologie, est qualifié de résilient une personne qui a la capacité de trouver la force de se reconstruire après de pires tragédies sans se résigner à la fatalité du malheur.

« Résilientes », c’est ainsi que la photographe ivoirienne Joana Choumali a décidé de nommer la série de photos qu’elle a consacré à la femme noire.

Voici la description qu’en donne la sociologue Stéphanie Meylon-Reinette. Les femmes africaines vivent en constellations. Elles sont constellations qui se reproduisent, se croisent, maillent les sociétés, se lient parfois puis se délient, se perpétuent ou se rompent : polygamie, matriarcat, familles nombreuses. Elles ne sont souvent qu’une étoile dans ces astérismes familiaux : coépouses, acculées à la procréation et à la culture des champs, aux petits marchés et autres subsides pour élever leur nombreuse progéniture. Bêtes de somme, objets de plaisir, servantes, mamelles nourricières.

Pourtant, il y eut en Côte d’Ivoire des reines polyandres et un matriarcat très répandu. Tout et son contraire… Ainsi, le rôle déni pour les femmes en Afrique oscille selon qu’elle se trouve dans une ville ou dans un village. Entre ruralité et vie citadine, les profils évoluent.
Aux antipodes de cette réalité de femmes asservies, il y a l’émancipation des femmes.
[…] Les traditions devraient-elles terminer en déshérence ? Les « Résilientes » de Joana Choumali montrent que la lignée est inextinguible. Revêtue des ornements de leurs mères ou de leurs grands-mères, elles révèlent le legs.

Quoi de mieux pour représenter les femmes résilientes que des tenues « traditionnelles » avec de jolis pagnes et de jolis bijoux comme se paraient les reines et princesses africaines ?

Source : pagnifik.com