Heure maximum de travail par semaine : existe-t-il un quota à ne pas dépasser pour notre santé mentale ?

« Le travail, c'est la santé ; rien faire c’est la conserver », chantait Henri Salvador. Et il avait raison. Car consacrer trop de temps à son travail est mauvais pour la santé, et tout particulièrement pour la santé mentale.

Mais à partir de quand une surcharge de travail est-elle vraiment délétère ? Comment se préserver ?

Quand on travaille toute la journée, sans pause ou presque, la fatigue s’installe et s’accumule, ce qui a des conséquences dramatiques sur l’équilibre psychologique. Au-delà d’un certain nombre d’heures hebdomadaires, le travail peut véritablement nuire à la santé mentale.

Quelle est la durée maximale légale de travail à ne pas dépasser ?

En France, sauf dérogations, la durée de travail effectif ne peut excéder 10 heures par jour. En revanche, un cadre dirigeant n’est soumis à aucune durée de travail minimale ou maximale, il gère son temps comme il le souhaite. Idem pour un indépendant qui ne compte pas ses heures.

Toutefois, on a beau être passionné par son métier, le fait de trop travailler finit, tôt ou tard, par nous conduire tout droit au burn-out. Et pour cause, des objectifs mal définis, le fait de se sentir sous pression, de ne pas être soutenu, d'avoir une surcharge de travail à réaliser dans des délais irréalistes ne peut que mener à l’épuisement professionnel.

Le burn-out n’est pas une maladie, mais un syndrome (un ensemble de symptômes) qui résulte d’une dégradation du rapport au travail. Il se traduit essentiellement par une impression d’être vidé physiquement et émotionnellement que les temps de repos ne parviennent pas à soulager.

Le sujet n’arrive plus à faire son travail correctement, il a l’impression de ne pas être à la hauteur.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’épuisement professionnel touche majoritairement les personnes qui sont très impliquées dans leur travail. À vouloir tellement bien faire, elles en font trop !

Quels sont les risques de trop travailler ?

Selon une étude de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publiée le 17 mai 2021, travailler plus de 55 heures par semaine est dangereux pour la santé. Cela augmente de plus de 17% le risque de développer une maladie cardiaque et de 35% celui de faire un accident vasculaire cérébral (AVC), comparativement à une personne qui travaille 35 ou 40 heures hebdomadaires.

En 2016, l’OMS et l’OIT estiment que 398 000 personnes sont décédées d’un AVC et 34 000 d’une maladie cardiaque pour avoir travaillé au moins 55 heures par semaine. Entre 2000 et 2016, le nombre de décès dus à des cardiopathies liées aux longues heures de travail a augmenté de 42%, et de 19 % pour les AVC.

La majorité des décès enregistrés concernaient des personnes âgées de 60 à 79 ans, qui avaient travaillé plus de 55 heures par semaine quand elles avaient entre 45 et 74 ans. Selon l’OMS, le fait de travailler plus de 55 heures par semaine constitue le principal facteur de risque de maladie professionnelle.

Comment se préserver de l’épuisement professionnel ?

Outre le fait de ne pas travailler plus de 55 heures par semaine, plusieurs mesures peuvent être instaurées pour éviter le burn-out. D’abord, le fait de se fixer des limites. On ne consulte ses mails qu’à heures fixes et on ne répond aux sollicitations que lorsque l’on est vraiment disponible.

Au-delà d’une certaine heure, on coupe tout : le Smartphone, l’ordinateur, et on prend le temps de souffler. Par ailleurs, on évite de se surcharger de travail en apprenant à dire non. Si l’on sait que l’on ne parviendra pas à tout faire dans les délais impartis, on refuse la mission, autrement, on risque de s’épuiser. On n’hésite pas non plus à déléguer une partie de son travail quand cela est possible. LIRE PLUS SUR PASSEPORTSANTÉ