Afghanistan : Les noms des mères seront enfin imprimés sur les cartes d’identité nationales

Les citoyens afghans auront bientôt le nom de leur mère imprimé avec celui de leur père sur leur carte d’identité nationale.

C’est une bonne nouvelle pour les femmes après plusieurs années de campagne pour mettre fin à la honte d’être associé aux noms féminins en public. La loi de recensement pour inclure le nom de la mère sur la carte d’identité nationale est un premier pas pour les Afghanes pour obtenir la reconnaissance et bénéficier d’une identité indépendante de celle des hommes de leur famille.

« La plupart des limites imposées aux femmes dans la société n’ont aucun fondement dans la religion, et j’en ai pris conscience au cours de mes quatre années d’études en droit islamique. Dans l’Islam, il n’y a rien qui limite l’identité des femmes. Mais dans notre société, ils associent toutes les limitations même sur l’identité des femmes à la religion. », a déclaré Laleh Osmany, l’une des premières partisanes de la campagne #WhereIsMyName? qui a fait beaucoup de bruit sur les réseaux sociaux.

Le changement apporté au système d’identification « vise à rétablir le droit le plus fondamental et le plus naturel des femmes ». « En imprimant son nom, nous donnons à la mère le pouvoir, et la loi lui donne certaines autorités pour être une mère qui peut, sans la présence d’un homme, obtenir des documents pour ses enfants, inscrire ses enfants à l’école, voyager… », conclut la jeune femme.
Cette nouvelle loi est perçue comme un petit coup de pouce pour les droits des femmes, notamment car l’avenir du rôle des femmes dans la société afghane est actuellement en jeu alors que le gouvernement s’apprête à entamer des négociations sur un accord de partage du pouvoir avec les talibans.

Lorsque les talibans étaient au pouvoir, les femmes se sont retrouvées confinées chez elles et dépouillées de leurs droits fondamentaux comme l’éducation et l’accès à un emploi rémunéré. Depuis qu’ils ont été renversés, l’Afghanistan ne cesse d’améliorer la condition des femmes au sein de la société. Désormais, des millions de filles fréquentent les écoles et les universités à travers le pays, et les femmes occupent d’importants emplois gouvernementaux. Néanmoins, les militants révèlent qu’une misogynie justifiée par la religiosité est toujours profondément enracinée dans les mœurs du pays.
Être associé à une femme est tabou en Afghanistan. Ainsi, des jeunes écoliers se battent souvent si quelqu’un mentionne le nom de leur mère ou de leur sœur, un acte considéré comme un déshonneur. Même la plupart des tombes de femmes n’incluent jamais leurs noms, seulement ceux de parents masculins.

Les femmes, notamment les veuves, tentent de plus en plus de s’affirmer comme les tutrices légales de leurs enfants dans les bureaux du gouvernement ou pour effectuer des transactions commerciales en leur nom sans la présence d’un homme.