Sexualité : quand et comment en parler à son ado ?

On pense toujours qu’il est trop tôt pour leur en parler. Et un jour, votre enfant est devenu un ou une ado que visiblement la sexualité travaille. Faut-il aborder la question de la sexualité avec lui ? Et si oui : quand ? Et surtout : comment ?

Comment parler de sexualité à son ados ?

Dans l’émission Grand bien vous fasse, Ali Rebeihi entouré de spécialistes a donné quelques conseils aux parents.

La sexualité, parlons-en

Samuel Comblez, psychologue, spécialiste de l’adolescence, et auteur de La sexualité de vos ados. En parler, ce n’est pas si compliqué ? est formel : "Tous les ados s’intéressent à la sexualité. Mais ils ne savent pas toujours à qui s’adresser. Du côté des parents, il y a toujours une gêne à aborder la vie sexuelle avec son enfant, or :

Le dialogue sur ce sujet est nécessaire car il est protecteur.

Mais pas de panique ! Que l'on se rassure : en parler, ce n’est pas inciter. Des études ont prouvé que plus on informe tôt sur la sexualité, moins le premier rapport sexuel a lieu tôt. En fait, les adolescents sont très curieux de la chose, s'ils ne sont pas satisfaits, ils vont passer à l’acte."

Comment aborder le thème de la sexualité avec son ados ?

Commencer par faire savoir que l’on est disponible pour aborder le sujet.

Se saisir chez les filles de l’arrivée des règles pour faire un peu d’éducation à la contraception et l’accompagner chez un gynécologue, un professionnel à qui elle pourra poser des questions.

Que lui dire en matière de sexualité ?

Samuel Comblez : "Souvent les garçons ont une vision de la sexualité marquée par la performance. On peut leur donner quelques chiffres sur la norme qui devraient les rassurer. On peut dédramatiser l’acte sexuel en leur disant simplement qu’en la matière, il n’est pas question d’exploit à réaliser."

Isabelle Filliozat : "On peut expliquer que connaitre son corps, savoir comment il fonctionne c’est se respecter. Faire ami-ami avec son corps et apprendre à s’en servir à bon escient c’est avoir plus tard une sexualité épanouie."

Samuel Comblez : "Sur les questions trop précises sur les positions ou autres, on peut parler par images, parce qu’une fois que la prévention sur les MST est passée, il est important de préserver le mystère.

Il faut rappeler que comme tout dans la vie, il faut du temps (on peut évoquer son propre cheminement, mais et c'est compliqué, il ne faut pas trop parler de soi), qu'on peut attendre et apprendre. Et ne faire des choses que lorsqu’on se sent capable et prêt."

Dans tous les cas : veiller à transmettre de la joie.

Que dire sur des images pornographiques ?

On se doit de discuter avec eux pour prévenir des images pornographiques sur lesquelles, ils ont pu tomber ou ils vont tomber.

Margot Fried-Filliozat : "Même si nous ça nous met mal à l’aise, les ados ont besoin d’être protégés. Ils sont tout petits, même s’ils ont treize ans ! On ne peut pas se permettre de les laisser seuls face à ces images, car elles font peur. Elles causent souvent au début beaucoup de stress, d’anxiété, et de modification de leur représentation de l'amour et de la sexualité"

Samuel Comblez : "On leur pose des questions sur ce qu’ils ont vus. On décrypte : qu’est-ce qui est normal ? Qu’est-ce qui ne l’est pas ? On explique que tout est mise en scène. Même si ça a l’air amateur, c’est du cinéma. Ce n’est pas la vraie sexualité et en aucun cas, il y a une injonction à faire pareil." Lire la suite franceinter.fr