Prématurés: quand commencer la diversification alimentaire?

Les bébés prématurés nécessitent un suivi pédiatrique particulier. Côté alimentation, quand commencer la diversification ? Qu’est-ce que « l’âge corrigé » d’un bébé né avant terme ? Réponses du pédiatre.

La diversification alimentaire d’un bébé né avant terme débutera en fonction de leur « âge corrigé ». Explications du pédiatre Sandra Brancato.

Le saviez-vous ? Un bébé est considéré comme né prématuré lorsque sa naissance a lieu avant 37 semaines d’aménorrhée (37 SA), soit avant 8 mois de grossesse. « Plus l’enfant naît prématurément, plus le décalage sur ses acquisitions sera accentué », commence le Dr Sandra Brancato. Comme pour les enfants nés à terme, le lait maternel constitue la meilleure source d’alimentation des tout-petits dans les premiers mois de la vie. « Les mamans peuvent tirer leur lait. On s’adapte ensuite à la capacité de digestion du bébé selon sa maturité. Pour les plus petits, les quantités sont très limitées – 1 ml huit fois par jour au départ – et augmentent au fil du développement. Ils sont alors nourris via une sonde naso-gastrique placée dans leur estomac jusqu’à ce qu’ils soient capables de s’alimenter de façon autonome au sein ou au biberon, avec des préparations infantiles pour les prématurés », explique la pédiatre.

Le démarrage de la diversification basé sur l’âge corrigé

L’âge corrigé correspond à l’âge réel de l’enfant auquel on soustrait le temps de grossesse « manquant ». « Un bébé né à terme dont la diversification démarre entre 4 et 6 mois n’aura pas le même niveau de tonus et de développement psychomoteur qu’un prématuré », prévient S. Brancato. « Pour diversifier son alimentation, il faut donc attendre que le bébé né prématuré ait, au minimum, atteint l’âge de 3 mois corrigé. Et on devra également veiller à s’adapter à ses capacités », déclare la spécialiste. « Une fois que le pédiatre considère que la diversification peut démarrer, elle se déroule ensuite dans les conditions d’une diversification « normale », explique-t-elle.

La diversification alimentaire : mode d’emploi

L’introduction de nouvelles saveurs dans l’alimentation de votre tout-petit est un cap important. La diversification alimentaire commence avec la découverte des légumes et des fruits cuits. Parmi les légumes doux et digestes : les carottes, le potiron et les courgettes offrent une première découverte. Côté fruits : les pommes, les poires et, dans quelques semaines, les bananes, sont appréciés des bébés. Bien sûr, il est indispensable de bien les mouliner avant de les proposer à votre tout-petit. Les bonnes quantités : commencez par 2 cuillères à café de purée puis augmentez progressivement les quantités. À partir de 6 mois (5 mois en âge corrigé minimum), vous pourrez introduire les féculents et les protéines (environ 10 g). Pour les crudités : attendez que votre tout-petit ait plus d’un an afin que son système digestif soit assez mature pour les tolérer.

Diversification de l’enfant prématuré : les précautions

Lorsque le nouveau-né a subi des opérations, des troubles digestifs sévères au cours de son hospitalisation en réanimation, le pédiatre sera plus attentif à la tolérance digestive de l’enfant. Son alimentation « solide » sera donc adaptée à la sensibilité de ses intestins. « Puis, une fois la diversification bien démarrée, et lorsqu’il n’y a pas de complications, ses repas seront les mêmes que pour les nourrissons nés à terme. Le rattrapage de croissance staturo-pondérale s’effectue en général dans la première année de vie de l’enfant prématuré, à condition de bien veiller à des apports nutritionnels adéquats », termine le Dr Brancato. C’est pourquoi il est indispensable d’établir un suivi très régulier avec le pédiatre de votre enfant prématuré.