Crise d'éclampsie : une complication redoutée durant la grossesse

Eclampsie, pré-éclampsie. Des termes méconnus que les femmes découvrent souvent au moment de la grossesse quand elles y sont confrontées. Responsables d'un tiers des naissances prématurées, ces complications nécessitent un suivi étroit. Le point sur ces pathologies ainsi que les nouveaux espoirs en terme de dépistage et de prévention avec le Pr Christophe Vayssière, professeur en gynécologie-obstétrique à Toulouse.

La crise d'éclampsie est une complication grave de la pré-éclampsie. Elle se manifeste par des convulsions, parfois associées à une perte de connaissance, qui dure quelques minutes. Des symptômes proches d'une crise d'épilepsie.

L'éclampsie est presque toujours précédée de la pré-éclampsie, une pathologie qui associe une hypertension artérielle à un taux de protéine trop élevé dans les urines (protéinurie). Quand elle est détectée chez une femme enceinte, celle-ci bénéficie alors d'un suivi étroit en milieu hospitalier pour éviter que la pathologie ne conduise à la crise d'éclampsie. La pré-éclampsie menace à la fois la santé de la mère (hypertension, parfois atteinte hépatique (Hellp syndrome) et celle du bébé (retard de croissance).

L'éclampsie : une complication rare

C'est à partir du milieu du 2ème trimestre que la pré-éclampsie peut se manifester, jusqu'à la naissance de l'enfant, voire même dans les deux mois qui suivent. 3% des femmes enceintes développent une pré-éclampsie, 0,5% une forme grave, incluant la crise d'éclampsie. La pré-éclampsie est responsable d'un tiers des naissances prématurées.

Cette pathologie survient le plus souvent lors d'une première grossesse. En cas de changement de partenaire, ce syndrome peut de nouveau se manifester car il s'agit d'un problème d'immunité de la mère aux antigènes du père. Le risque augmente aussi chez les plus de 35 ans, les femmes ayant eu recours à la procréation médicalement assistée (PMA), notamment celles ayant bénéficié d'un don d'ovocyte. La pré-éclampsie est aussi plus fréquente chez les personnes obèses, atteintes d'un diabète, d'une maladie du sang comme le lupus, ou également en cas de grossesses multiples. Le terrain génétique contribue aussi à la survenue de la maladie.

Une anomalie du placenta

La pré-éclampsie survient en raison d'une anomalie de formation des vaisseaux du placenta. Les artères utérines sont un peu trop rigides. Les vaisseaux envoient des débris placentaires et la circulation de molécules inflammatoires dans le sang va entraîner une hypertension artérielle chez la mère. Lire la suite sur femmeactuelle.fr