Le cancer du col de l’utérus : comprendre le rôle des hommes dans sa transmission et comment le prévenir

Le cancer du col de l’utérus est l’un des cancers féminins les plus fréquents dans le monde, particulièrement dans les pays en développement. Cette maladie se développe à partir des cellules du col de l’utérus, la partie basse de l’utérus qui s’ouvre dans le vagin. La cause principale de ce cancer est une infection persistante par certains types de papillomavirus humains (HPV), notamment ceux à haut risque, qui peuvent provoquer des lésions précancéreuses pouvant évoluer en cancer invasif si elles ne sont pas dépistées et traitées à temps.

Le rôle des hommes dans la transmission du HPV est crucial. En effet, bien qu’ils ne développent pas de cancer du col de l’utérus, les hommes peuvent être porteurs du virus au niveau de leurs organes génitaux, de la gorge ou de l’anus, souvent sans symptômes visibles. Cela signifie qu’ils peuvent transmettre le virus à leurs partenaires féminines sans le savoir. Les comportements sexuels à risque, tels que la multiplicité des partenaires ou l’absence de protection lors des rapports, favorisent cette transmission. De plus, le virus peut persister longtemps dans l’organisme, ce qui augmente le risque de contamination répétée.

Chez la femme, la majorité des infections à HPV sont éliminées naturellement par le système immunitaire dans les deux ans qui suivent l’infection. Toutefois, certaines infections persistent, notamment chez les femmes immunodéprimées ou exposées à d’autres facteurs aggravants comme le tabac, la prise prolongée de contraceptifs oraux ou un début précoce de la vie sexuelle. Cette persistance peut entraîner des lésions précancéreuses appelées dysplasies, qui sans traitement peuvent évoluer vers un cancer invasif.

Les premiers stades du cancer du col de l’utérus sont souvent asymptomatiques. Lorsqu’ils apparaissent, les signes peuvent inclure des saignements vaginaux anormaux, notamment après les rapports sexuels, des douleurs pelviennes, des pertes vaginales inhabituelles ou des douleurs pendant les rapports. Aux stades avancés, des symptômes plus graves comme des douleurs lombaires ou des troubles urinaires peuvent survenir.

La prévention du cancer du col de l’utérus repose sur plusieurs mesures complémentaires. La vaccination contre le HPV est recommandée avant le début de la vie sexuelle pour les filles et les garçons, afin de protéger contre les types de HPV à haut risque. L’usage du préservatif réduit la transmission du virus, même s’il ne l’élimine pas totalement, car le HPV peut infecter des zones non couvertes. Le dépistage régulier par frottis cervical ou test HPV permet de détecter les lésions précancéreuses avant qu’elles ne deviennent cancéreuses. Par ailleurs, il est essentiel de sensibiliser tant les hommes que les femmes aux risques liés au HPV et aux moyens de prévention.

Lorsque le cancer est détecté précocement, il peut être traité efficacement par chirurgie, radiothérapie ou chimiothérapie. Dans les cas avancés, le traitement vise aussi à améliorer la qualité de vie.

En conclusion, même si le cancer du col de l’utérus ne touche que les femmes, les hommes jouent un rôle majeur dans la transmission du virus à l’origine de la maladie. Une prévention partagée, comprenant vaccination, dépistage et comportements sexuels protégés, est indispensable pour réduire son impact et sauver des vies.