Fathia Bennis, le parcours d’une femme d`exception dans le monde fermé de la finance

Fathia Bennis a su tracer un parcours remarquable dans le monde plutôt fermé de la Finance et de la Banque, avec un goût prononcé pour l’excellence dès sa tendre enfance. L’envie d’exister et le besoin de se mesurer aux carrières réservées aux hommes ont conduit Fathia Bennis à saisir l’opportunité d’un nouvel apprentissage, celui des métiers de la Finance et de la Banque au sein de Bank Al-Maghrib.

“Arrivée à la Banque Centrale alors que la Finance dans un premier temps n’était pas dans mes projets, j’ai travaillé d’arrache-pied pour maitriser le système économique en général et devenir une vraie pro de la Finance”, confie Mme. Bennis à la MAP.

Passionnée par le Droit International et les relations économiques Internationales, Fathia, mariée et mère de deux enfants déjà à l’âge de 21 ans, aurait voulu travailler à l’ONU ou enseigner à la faculté.

“Ma situation matrimoniale m’interdisait le premier et l’absence de postes budgétaires m’a dissuadé du second. J’ai donc passé le concours d’entrée à Bank Al-Maghrib qui a été couronné de succès”, se rappelle Mme. Bennis avec nostalgie.

Comme souvent dans la vie, la chance sourit à ceux qui veulent bien la saisir. Celle de Fathia se présente sous le toit de la Banque centrale.

Par un concours heureux de circonstances, la politique monétaire du Maroc a connu des changements profonds (Réforme des marchés des capitaux, mise en place d’une politique active de gestion de la dette publique).

“Dans ce cadre et grâce à la confiance de mes supérieurs, j’ai pu bénéficier d’un passage au Fonds Monétaire International, à la Banque Mondiale, à la Federal Reserve Bank et à la Banque de France”, se félicite-t-elle.

S’en est suivie une longue carrière professionnelle marquée par la rigueur dans toutes les étapes, mais cette fois loin de la politique monétaire, pour s’installer dans les hautes sphères de la finance et les valeurs mobilières.

Après 17 ans à Bank Al-Maghrib, elle a été appelée pour gérer la Bourse de Casablanca en tant que Directeur Général. Le challenge ne l’effraie pas. Avec la résignation d’un ermite et la foi d’un charbonnier, elle a géré la place boursière durant 3 années.

Ensuite, elle a été nommée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Directeur Général de l’Office national marocain du tourisme (ONMT), à un moment où le tourisme a été reconnu comme un secteur prioritaire pour le Maroc.

Arrivée à la tête de l’Office avec une nouvelle vision et un nouveau style de management, dont le maître mot est la rigueur, Mme.Bennis avait pour mission d’assurer une bonne communication sur le Maroc pour attirer le maximum de touristes en donnant à l’ONMT une autonomie élargie et des moyens financiers plus importants.

En Mai 2015, elle a été appelée à diriger Maroclear, le dépositaire central des valeurs mobilières au Maroc dont elle est devenue Présidente depuis 2007.

Depuis la création de CFC (Casa fiance City) et l’ambition de faire de Casablanca un hub régional, Maroclear s’est attelé à se doter des moyens nécessaires et indispensables lui permettant de jouer dignement son rôle dans ce cadre, relève Mme.Bennis.

Une femme engagée sur tous les fronts, elle est membre fondateur de l’Association des femmes chefs d’entreprise au Maroc (AFEM), trésorière de l’Association marocaine d’études des relations internationales, secrétaire générale adjoint de la fédération royale marocaine de Golf, trésorière de l’Association de l’aide aux urgences de Rabat, présidente et co-fondatrice de l’Association Women’s Tribune…

La question sur la conciliation entre vie privée et succès professionnel la fâche. “Je n’aime pas beaucoup cette question, parce qu’elle s’inscrit dans une approche conservatrice sinon rétrograde du rôle de la Femme”, nous explique cette actrice associative engagée pour la défense des droits de la femme.

D’ailleurs, cette question n’est posée qu’aux femmes. Maintenant je vous dirai que tout est une question d’organisation, l’équilibre passe par les deux et on partage avec l’époux. Les enfants ont besoin de la présence du père et de la mère, mais en terme de qualité et non de quantité, estime Mme Bennis.

En effet, Mme Fathia conseille aux jeunes femmes d’aujourd’hui de prétendre à tous les métiers sans exception. Actuellement, il y a la mise en place de structures qui prendront en charge les enfants quel que soit leur âge (Crèche d’entreprise, préscolaire, ).

“Aux jeunes mamans, je me permets de leur conseiller d’inculquer à leurs enfants, fille ou garçon, que rien n’est réservé à l’un ou à l’autre. Les tâches au sein de la famille doivent être accomplies indifféremment par les uns et les autres”, note Mme Bennis.

La place et la réputation qu’elle s’était forgée, puisent leur origine inéluctablement de sa force de caractère et de sa détermination à se confirmer en tant que femme, mais surtout de faire connaitre et rayonner cette image de femme marocaine moderne. Mme Fathia est l’exemple de la femme marocaine qui a réussi à mener une brillante carrière et à occuper des postes de hautes responsabilités.

 

Source : mapexpress.ma