Trois jeunes féministes militent pour le droit des femmes à travers le monde

La conférence Women Deliver a été lancée au Centre des congrès de Vancouver, lundi. Elle accueille près de 6000 délégués, dont plus de 1400 sont des jeunes. Nous nous sommes entretenus avec trois jeunes pour en apprendre plus sur leur parcours.

L’accès à l’information est un droit de la personne

Natasha Mwansa a pris part à une table ronde en compagnie du premier ministre Justin Trudeau, de la présidente de l’Éthiopie, Sahle-Work Zewde, et de plusieurs autres hauts gradés lors de la soirée d’ouverture de la conférence Women Deliver.

La jeune femme, âgée de 18 ans, se dit très enthousiaste à l'idée de faire partie de cette grande conférence.

C'est ici que se trouvent les personnes d’influence, les décideurs, ceux qui peuvent réellement en faire beaucoup pour les jeunes, a-t-elle dit quelques heures avant la discussion.

Je crois que j'ai une chance de faire entendre ma voix et celle des jeunes.

Lorsqu’elle avait 12 ans, Natasha Mwansa a assisté à un atelier offert par le Media Network on Child Rights and Development, un réseau en Zambie. Cela a été le début d’une passion pour la liberté d’expression des jeunes et l’accès à l’information liée aux droits des jeunes, à la santé et aux droits sexuels et reproductifs.

Il y a tellement de choses qui se passent -- on est opprimés sans même s’en rendre compte. Il y a tellement de ressources auxquelles nous n'accédons pas. Il y a tellement de choses que nous ne savons tout simplement pas. Je crois que ça constitue une violation des droits de la personne.

Natasha Mwansa a depuis travaillé auprès d’organismes tels que l’Union africaine, Save The Children et l'Organisation mondiale de la santé dans un parcours activiste très long.

La jeune participante de Women Deliver a également reçu une bourse en leadership en santé mondiale de la part de l’Organisation mondiale de la santé pour son travail en tant qu’activiste.

Prendre part à la grande cause

Ng'andwe Ng'andwe, âgé de 21 ans, est le président de l’espace jeunesse de l’organisme Sexual and Reproductive Health and Rights Africa Trust (SRHR), en Zambie.

 

L’organisme milite pour les droits et la santé sexuelle et reproductive d’adolescentes et de jeunes de pays du sud de l’Afrique. Ses membres tiennent, entre autres, des espaces jeunesse (Youth Hubs) en Zambie, au Malawi, au Zimbabwe et au Botswana. Des jeunes y mènent régulièrement des discussions axées sur la responsabilisation des jeunes, l’innovation, l’égalité de genres et la santé.

Nous y trouvons des solutions communes aux problèmes communs auxquels nous faisons face.

Pour Ng'andwe Ng'andwe, jeune homme participant à une conférence majoritairement féminine, la conférence Women Deliver est une chance unique.

Ça nous met dans un endroit où nous pouvons réfléchir à la manière dont nous pouvons tous contribuer à la grande cause.

La grande cause, ajoute-t-il, est l'égalité des genres.

« Je crois qu’être ici en tant que jeune homme, ça me met dans une position où je peux me rendre utile pour contribuer à la création d’environnements dans lesquels les femmes peuvent s’épanouir, pour qu’elles puissent concurrencer avec d'autres pour des possibilités au niveau international et pour qu’elles puissent également contribuer au développement à des niveaux internationaux et nationaux. »

De l’art pour la cause féministe

Deneka Thomas croit que l'art peu aider les personnes s'identifiant comme femmes et filles à se libérer. La poète de 26 ans est la gestionnaire de programme de l'organisme Girl Be Heard à Trinité-et-Tobago.

L’organisme se sert du théâtre, de l'écriture, de la poésie et d’autres formes d’art de la scène pour montrer aux filles âgées de 11 à 21 ans qu’elles peuvent se servir de l’art pour raconter leur vécu et leurs histoires, explique Deneka Thomas.

Selon elle, ces histoires sont parfois lourdes et marquantes.

Plusieurs filles issues de quartiers défavorisés à Trinité-et-Tobago racontent qu'elles ont vécu de la pauvreté, de la violence genrée, des abus sexuels, de l’inceste et des problèmes en santé mentale, explique-t-elle.

Elles font également part d’expériences LGBT alors que la discussion est encore taboue au pays, explique-t-elle. En tant que poète queer, sa poésie, dont elle a donné un échantillon lors de l'ouverture de la conférence, reflète aussi cette réalité.

Les participantes aux programmes de Girl Be Heard deviennent souvent des photographes et des vidéographes féministes, ajoute-t-elle.

Elles comprennent qu’elles peuvent se servir de ce qui est à leur disposition, peu importe son calibre, comme outil d’activisme.

 

 

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