Mon enfant est bavard

Votre enfant est une vraie pipelette ? Simple joie de vivre, angoisse cachée… Mieux vaut cerner d’où vient ce besoin de s’exprimer, pour le canaliser.

Un bavardage incessant

Votre enfant a toujours aimé parler, même tout-petit. Mais depuis qu'il a quatre ans, ce trait s'est affirmé et il a tout le temps quelque chose à dire ou à demander. Sur le chemin du retour à la maison, il passe en revue sa journée d’école, parle des voitures, du chien du voisin, des chaussures de ses copines, de son vélo, du chat sur le mur, râle après sa sœur qui défait son puzzle… A la maison comme à l’école, votre puce n’arrête jamais ! Au point que, fatigués par tant de bavardages, vous finissez par ne plus l’écouter, et sa sœur, elle, peut difficilement s’exprimer. Selon le docteur en psychologie, Stephan Valentin : « Cet enfant a certainement besoin de partager ce qu’il lui arrive dans la journée, et il est important de l’écouter. Mais il est tout aussi important de lui signaler qu’il ne doit pas monopoliser l’attention de ses parents. Il s’agit d’apprendre à son enfant les règles de la communication et de la vie sociale : respecter le temps de parole de chacun. »

Comprendre son besoin

Pour en comprendre les raisons, il faut être attentif à ce que l’enfant raconte et à la manière dont il le fait. Un bavardage peut, en effet, masquer une inquiétude. « Quand il parle, est-il nerveux ? Mal à l’aise ? Quel ton emploie-t-il ? Quelles émotions accompagnent ses discours ? Ces indicateurs sont importants pour voir s’il s’agit simplement d’une forte envie de s’exprimer, d’une joie de vivre, ou d’un souci latent », commente le psychologue. Et si l'on perçoit une inquiétude à travers ses propos, on tente de comprendre ce qui l’angoisse et on le rassure.

Un désir d'attention ?

Le bavardage peut aussi être dû à un désir d’attention. « Un comportement qui dérange les autres peut devenir une stratégie pour attirer l’attention sur soi. Même quand l’enfant se fait gronder, il a réussi à intéresser l’adulte à lui », souligne Stephan Valentin. On essaie alors de lui accorder plus de temps en tête-à-tête. Quelle que soit la raison des bavardages, ils peuvent porter préjudice à l’enfant. Il est moins concentré en classe, ses camarades risquent de le mettre de côté, l’enseignant de le punir… D’où la nécessité de l’aider à canaliser ses prises de parole en lui posant des limites rassurantes. Il saura alors quand il a le droit de parler et comment participer à une conversation.

Canaliser son flot de paroles

A nous de lui apprendre à s’exprimer sans interrompre les autres, à écouter. Pour ça, on peut lui proposer des jeux de société qui l'incitent à bien tenir compte de chacun, et attendre son tour. Une activité sportive ou du théâtre d’improvisation l’aideront aussi à se dépenser et à s’exprimer. Attention toutefois à ne pas trop le stimuler. « L’ennui peut être positif car l’enfant va se retrouver au calme face à lui-même. Il sera moins excité, ce qui peut avoir une influence sur cette envie incessante de prendre la parole », suggère le psychologue.

Enfin, on instaure un moment privilégié où l’enfant pourra nous parler et où on sera disponible pour l’écouter. La discussion sera alors dénuée de toute tension.