10 moyens de gérer les disputes entre frères et sœurs

Ils se chamaillent ? C’est normal. La rivalité fait partie des relations entre frères et sœurs. Mais ce n’est pas une raison pour les laisser se battre comme des chiffonniers ! Nos conseils pour calmer le jeu.

Occupez-les

Plus les enfants s'ennuient, plus ils sont tentés de se disputer. Suggérez-leur des jeux. Rien de tel qu'une activité fédératrice pour la complicité.

Invitez un copain

On veut souvent inviter un ami pour chaque enfant, histoire de ne pas faire de jaloux. Mais il est parfois plus judicieux d'en inviter un seul. Pendant que l'un est occupé avec son copain, en effet, l'autre est plus tranquille. Et vous avez plus de temps à lui consacrer ! Ces petits moments de tête-à-tête sont précieux, ce sont des marques de reconnaissance. Si chacun de vos enfants se sent important et unique à vos yeux, il sera moins tenté de se disputer avec son frère pour attirer votre attention

Faites diversion

Un nouveau conflit surgit ? Avant qu'il n'enfle et ne devienne impossible à désamorcer, confiez à chacun une petite mission  : Arthur va vous aider à éplucher les haricots verts tandis que Ludivine sera chargée de trier les chaussettes. Vous serez surprise de voir qu'au bout de dix minutes, ils auront totalement oublié ce qui les opposait.

Restez neutre

Difficile, souvent, de savoir qui est à l'origine du conflit. Pour éviter les protestations du style « Mais c'est pas moi qui ai commencé, c'est elle qui m'a pris ma plaaaaace ! », le plus sage est de ne pas prendre parti. Séparez les belligérants sans autres ­commentaires et envoyez-les se calmer chacun dans son coin. La solution peut paraître injuste mais elle a le mérite d'apaiser les enfants sur un point fondamental : ce qui vaut pour l'un vaut pour l'autre, vous ne faites pas de favoritisme.

Disputes entre frères et sœurs : n'intervenez pas systématiquement

Les chamailleries entre frères et sœurs sont normales et nécessaires. Elles permettent que la jalousie et l'hostilité s'expriment librement. Tant que les disputes ne vont pas trop loin, abstenez-vous de vous mêler du conflit et laissez-les régler leurs différends tout seuls. Vous verrez qu'ils ne manquent pas de ressources pour trouver un arrangement ! En revanche, si vous sentez que l'un de vos enfants est vraiment en difficulté ou s'il y a échange d'insultes et/ou de coups, il faut intervenir.

Gardez votre calme

Plutôt que de vous mettre à crier vous aussi, ce qui ne ferait qu'ajouter de l'électricité dans l'air, posez votre main sur le bras ou l'épaule de votre enfant, regardez-le droit dans les yeux et adressez-vous à lui d'une voix égale. Vos propos n'en n'auront que plus de poids.

N'attisez pas le feu

La plupart des disputes entre frères et sœurs ont pour origine la jalousie. L'un en a plus que l'autre, ou il a droit à un traitement de faveur. Bref, c'est le chouchou ! Veillez à ne pas favoriser un enfant parce que vous vous sentez davantage de connivence avec lui. Ou qu'il a le sourire ravageur de son papa et qu'il vous fait craquer...

Soyez au clair avec vous-même

Attention à ne pas reproduire inconsciemment le schéma que vous avez connu durant votre propre enfance : la domination établie de l'aîné sur les cadets, par exemple. Ou une préférence marquée pour les garçons par rapport aux filles. Ou encore une coalition mère/fille ou père/fils contre l'enfant de l'autre sexe.

Ne vous disputez pas devant eux

L'imitation commence tôt. Des enfants qui voient leurs parents se disputer ­rejouent volontiers le conflit, ne serait-ce que pour se persuader que les disputes sont une chose banale et éloigner la peur d'une éventuelle séparation. Si votre couple connaît des tensions, essayez autant que possible d'en discuter dans l'intimité et évitez les éclats de voix.

Positivez

Après tout, il y a aussi des moments où ils ne se disputent pas et où le calme règne dans la maison, non ? N'hésitez pas à le souligner : « Quel bonheur de vous voir jouer ensemble sans crier. »

Les conflits, c'est avant tout une question de place

Point de vue de Nicole Prieur, psychologue et auteure du livre Petits règlements de compte en famille (éditions Albin Michel).

- Pourquoi est-ce si dur pour les parents de voir leurs enfants se disputer ?

D'abord parce que c'est fatiguant ! Mais aussi parce que dans notre idéalisation, une éducation réussie est une éducation où les enfants s'entendent bien, s'épaulent. On a envie pour nos enfants de la complicité qu'on a nous-même connue avec nos frères et sœurs. Ou, si on n'a pas eu cette chance, on voudrait la leur offrir.

- Mais c'est quoi, une fratrie qui s'entend bien ?

Ce n'est pas une fratrie où on ne se dispute pas ! La rivalité fait partie des relations entre frères et sœurs. On peut considérer que les enfants s'entendent bien lorsque les moments de complicité sont aussi nombreux que les moments de rivalité. Lorsqu'ils arrivent à se manquer l'un l'autre quand ils sont séparés.

- Qu'est-ce qui oppose les enfants les uns aux autres ?

C'est avant tout une question de place. Quand on a un frère ou une sœur (et a fortiori si on en a plusieurs), on perd l'exclusivité des parents. On a toujours envie de pousser les autres pour se mettre au milieu, d'en avoir plus que les autres ! Le lien fraternel se construit sur un manque. L'aîné a perdu sa place d'enfant unique, les autres ne l'ont jamais connue.

- Les conflits sont-ils constructifs ?

Oui, c'est un prélude à l'apprentissage de la vie en société où il faut toujours se mettre en avant pour montrer qu'on existe. On apprend aussi à jouer différents jeux relationnels : faire des alliances, partager des secrets, trouver des compromis pour sortir des conflits... Autant de stratégies qui seront très utiles pour l'avenir.